-LES TÉLÉPHONES PORTABLES UTILISÉS COMME GUICHETS AUTOMATIQUES
-500 MILLIONS D’ABONNÉS MOBILES EN 2012, SELON L’ENQUÊTE PWC
-LES FILIALES DE MAROC TELECOM EN AFRIQUE RÉALISENT DE BONNES PERFORMANCES
Les services de téléphonie mobile explosent en Afrique. Ceci au moment où la pénétration de la téléphonie fixe est très faible (elle est inférieure à 10% en moyenne) sur la plupart des marchés africains. C’est ce que révèle une nouvelle enquête de Pricewaterhouse
Coopers (Pw
C) «Communications Review: Les télécommunications en Afrique: un secteur innovant et motivant»(1). «Cette croissance s’explique par l’insuffisance relative des infrastructures dans les secteurs des télécommunications et des services bancaires, l’augmentation des revenus disponibles et bien sûr, par la vitalité économique croissante de la population rurale», indique Bernard Gainnier, directeur général de Pw
C France. Avec 500 millions d’abonnés mobiles cette année et un taux de pénétration supérieur à 40%, l’Afrique séduit. Le montant total cumulé des investissements en téléphonie fixe et mobile passera de 78,8 milliards de dollars en 2008 à 145,8 milliards de dollars d’ici 2015. Rappelons que le Maroc fait partie de la belle histoire de la conquête africaine. Banques et autres grandes entreprises publiques (ONE, Onep…) et privées (Maroc Telecom, Managem…) du Royaume ont fait du continent l’une de leur priorité dans la bataille de la croissance (cf. www.leconomiste.com; notre édition N° 3851 du 23/08/2012). Grâce à la modernisation des infrastructures (près de 32% du chiffre d’affaires des filiales sont consacrés aux investissements), à une politique d’innovation et de promotions régulières sur les prix ainsi qu’à l’amélioration dans la gestion des différents domaines d’activités, les filiales de Maroc Telecom en Afrique réalisent de bonnes performances, notamment en termes de qualité de service, d’amélioration de leurs parts de marché et de croissance de leur chiffre d’affaires. En 2011, le parc mobile des filiales atteint près de 10 millions de clients, en hausse de près de 39% par rapport à 2010, après avoir presque doublé au Mali et a connu une croissance de près de 24% au Burkina Faso et d’environ 11% en Mauritanie.
Toujours selon l’enquête, dans certains pays, le taux d’abonnement est largement supérieur à 100% (135% pour le Botswana avec 2,65 millions d’abonnés au téléphone mobile en 2011 et 110% pour l’Afrique du Sud). Le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile a explosé en Afrique, passant de 16 millions en 2000 (année au cours de laquelle il a dépassé le nombre d’abonnés au téléphone fixe) à 246 millions en 2008 et à plus de 500 millions actuellement. Les auteurs de l’enquête estiment qu’il y aura 600 millions d’abonnés en 2016. Pour limiter les coûts des communications, qui varient d’un opérateur à l’autre, de nombreux consommateurs possèdent plusieurs cartes SIM : 10% des téléphones portables vendus actuellement au Moyen-Orient et en Afrique peuvent fonctionner avec deux cartes SIM, 25% au Ghana et plus de 30% au Nigeria. Cette utilisation intensive de deux cartes SIM génère un écart important entre le taux de pénétration des abonnements, estimé à 70% en 2012 et le taux de pénétration des abonnés, de 47%.
Un énorme marché inexploité s’ouvre encore à un large éventail d’acteurs locaux, régionaux et mondiaux. Le secteur de la téléphonie mobile représenterait d’ici à 2015 plus des deux tiers (68,9%, soit 100,1 milliards de dollars) des investissements réalisés en cumul dans les télécommunications en Afrique. Le principal enjeu des entreprises des télécommunications consiste à proposer des services dans de bonnes conditions de rentabilité à une population d’usagers qui disposent de revenus relativement faibles et qui sont dispersés géographiquement, notamment en zones rurales.
L’Afrique compte plus de 200 opérateurs de téléphonie mobile distincts répartis dans plus de 50 pays, parmi lesquels figurent quelques grandes multinationales et un grand nombre d’opérateurs de taille plus modeste. Bien que les réseaux 2G soient les plus répandus, la quasi-totalité des pays sont dotés d’un réseau 3G opérationnel. Pour pallier la faible couverture de la téléphonie fixe, en particulier dans les zones rurales, les opérateurs qui proposent du haut débit par satellite développent des plateformes haut débit en Afrique. L’augmentation de l’offre de bande passante a des conséquences qui dépassent le cadre du secteur des télécommunications. L’étude constate ainsi qu’une augmentation de 10% du taux de pénétration de la téléphonie mobile équivaut à une progression du taux de croissance économique de l’ordre de 0,6%. Ce développement de la téléphonie mobile impacte aussi le mode de vie des Africains, en favorisant l’accès aux services bancaires et aux soins. En Afrique, les utilisateurs d’Internet via un téléphone portable sont plus nombreux à préférer acheter des vêtements, des appareils électroniques et des articles de loisirs, comme des billets ou de la musique, à l’aide de leur téléphone portable (46%) qu’à partir de leur ordinateur de bureau (10%) ou même dans un magasin (44%). Alors qu’en Europe la banque mobile est encore un service peu rentable que les consommateurs considèrent comme accessoire, les paiements mobiles en Afrique rencontrent un grand succès, les infrastructures bancaires matérielles étant en effet souvent inexistantes, d’après les conclusions de l’enquête.
par l'economiste
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