-Le marché s’inquiète de la baisse des DAT
-Effet d’éviction de la loi anti-blanchiment
-Les saisies arrêt sur compte dissuasives aussi
MALGRÉ l’attractivité de la rémunération, les dépôts à terme attirent moins. L’encours a reculé de 2,5% selon les statistiques de Bank Al Maghrib contre une hausse de 6,8% des dépôts à vue à fin juillet. La tendance se dessinait depuis 2011. Les arbitrages des déposants au profit d’autres placements avaient contribué à la baisse de 5,2% des DAT dont une baisse de 4,7% des bons de caisse à 27,2 milliards de DH. Ceux-ci pèsent 4% des dépôts de la clientèle et la suppression des bons de caisse anonymes depuis le début de l’année pourrait accentuer le manque d’intérêt pour le produit. A fin juin, l’encours est descendu sous la barre de 27 milliards de DH. «Sur le stock, nous ne remarquons pas de grand changement. En revanche, nous constatons un tassement de la souscription aux bons de caisse», confie un banquier. La levée de l’anonymat sur les bons de caisse est supposée prévenir le risque de blanchiment d’argent. Elle a en partie eu pour effet de diriger les consommateurs de ce produit vers d’autres actifs, notamment le foncier. «Plusieurs promoteurs immobiliers mais également des particuliers se sont rués sur le foncier depuis l’abrogation des bons de caisse anonymes», faisait remarquer un professionnel. Les transactions sur le foncier ont augmenté de 12,7% à fin juin et les prix ont augmenté de 3%.
Si la baisse des souscriptions des bons de caisse n’est pas à proprement dit une surprise, la multiplication des avis à tiers détenteurs (ATD) a semé la panique au niveau de certains usagers de la banque. La situation tendue des Finances publiques pousse l’Etat à recourir davantage aux ATD. Le dispositif permet au Fisc d’aller récupérer les montants à recouvrer directement sur le compte du contribuable. La crainte des saisies a amené plusieurs clients à vider leur compte. Les retraits sont estimés par des sources du marché à près d’1 milliard de DH pour les deux principales banques de la place. «Le plus important pour nous, c’est la collecte additionnelle», tente de relativiser un banquier. Aujourd’hui, «les principales modalités d’exécution de l’ATD sont cernées. Un contribuable qui paie normalement ses impôts n’a aucune crainte à avoir», fait savoir un professionnel.
Ces mouvements de retraits tombent dans une conjoncture difficile pour les banques qui font face depuis quelques années à un ralentissement de la croissance de leurs ressources. Sur les six premiers mois de l’année, les dépôts de la clientèle ont baissé de 5 milliards de DH. Le ratio de transformation dépasse largement 100%. Mais la situation actuelle des trésoreries bancaires était prévisible, considèrent les experts. Même si elle est nouvelle pour le système bancaire local, elle contribue à l’animation du marché financier puisque les banques y sont plus actives pour mobiliser de l’épargne que par le passé. Une évolution dont se félicitent les banquiers.
leconomiste
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