LE CERCLE. Selon une étude réalisée par la banque JP Morgan, l’iPhone 5 serait susceptible de créer 0,3 point de PIB sur les États-Unis d’ici fin 2012. Ce produit est particulièrement incroyable.
Non seulement il révolutionne notre façon d’appréhender la technologie et nos usages au quotidien, mais en plus il pourrait permettre aux Américains un peu de croissance au plan national. C’est à la fois réjouissant et inquiétant.
En effet, il s’agit d’un même produit vendu en masse sur un laps de temps très court. Que ce passerait-il si le produit avait finalement un défaut de conception ou plus gênant peut être un virus qui cherche à le déstabiliser ? Quid de ces points de croissance sur lesquels les prévisionnistes semblent accorder de l’importance ? Plus largement peut-on s’interroger sur le poids d’un tel constructeur sur l’économie et par débordement sur la législation de son pays au niveau numérique ?
Heureusement, l’iPhone 5 n’est pas en situation de monopole. Le constructeur ne ménage pourtant pas ses efforts pour protéger sa propriété intellectuelle face à Samsung ou d’autres. Il devient maintenant prioritaire pour nos gouvernants de réfléchir sur la puissance d’une entreprise de l’industrie numérique, au niveau économique pour notre pays.
Serait-on au début d’une nouvelle ère économique où les points de PIB vont se chercher chez les nouvelles versions des produits de nos industriels du numérique ? Les cycles de ces produits ne sont pas les mêmes que ceux de nos anciennes industries.
Combien de mois ou d’années pour concevoir une nouvelle voiture, un nouvel électroménager, une nouvelle molécule ? Les industrielles ont fait d’énormes efforts sur le sujet ces 20 dernières années, mais il est évident que cela ne va pas aussi vite que pour des firmes comme Apple, Google, ou d’autres du numérique… Sur ce plan, rien de nouveau depuis les années 90, sauf qu’aujourd’hui leurs marchés se comptent en milliards et ces milliards sont réalisés en quelques semaines.
Notre avenir industriel est donc aussi numérique. La France a des atouts sur ce point et n’est pas en forcement en retard. Il faut juste qu’elle réussisse à faire éclore ses prochains fleurons et pour cela notre pays doit se doter de vrais "Fonds d’amorçages" comme savent le faire nos amis américains et asiatiques. Cette économie va vite et à besoin de capitaux au démarrage pour tester ses idées rapidement.
Nos vieux réflexes continentaux qui consistent à investir seulement quand on est sûr que le concept fonctionne nous feront passer à côté du prochain Google, Skype, ou autre avancée technologique. Nous allons devoir sur ce plan changer nos façons de faire, et revenir à des choses assez classiques qu’ont connues la génération d’après-guerre.
Le temps est aux chefs d’entreprises qui savent prendre des risques, qui ont des idées et pas seulement des capitaux. La génération finance qui s’enrichit en faisant de l’argent avec de l’argent devrait avoir plus de mal sur les prochaines années, non pas par manque d’argent, mais par manque de créativité.
Notre potentiel universitaire existe, il est réel et connu. Trop souvent, les projets partent à l’étranger pour éclore. Sachons faire confiance à nos chercheurs sur notre territoire avant qu’ils n’aillent trouver une reconnaissance ailleurs. N’ayons pas peur d’investir !
par: J de Boissieu
Fondateur Artelindia
Artelindia
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