Maroc - UE : «Il est temps que l’UE donne des signaux forts, notamment via les IDE»


Les IDE européens au Maroc sont en deçà de la qualité de la relation de partenariat entre les deux partenaires.
Abdelkader Aâmara, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, estime que l’engagement du Maroc doit être rétribué à sa juste valeur.
- Finances News Hebdo : Le Maroc fait face à une situation insolite : il est le premier destinataire des financements de l’UE consacrés à la politique de voisinage, mais d’un autre côté, il ne capte que 0,26 % des IDE européens dans le monde. Comment améliorer ce score ?
- Abdelkader Aâmara : Vous mettez le doigt sur une problématique qui est à mon sens très importante. Dans mon intervention à l’ouverture de ce Forum, j’ai rappelé que l’Europe a besoin aujourd’hui de se repositionner, puisqu’à une certaine période de son histoire très récente elle s’est recroquevillée sur elle-même. Ainsi, les pays qui tiraient la croissance de l’Union étaient plus tournés vers les pays de l’Est. Maintenant, quand on compare ce volume d’IDE par rapport à la qualité des relations de coopération, il est très modeste.
Le Maroc a réalisé des avancées très importantes, puisque nous avons des programmes qui ont permis d’améliorer la compétitivité du pays.  Et je crois que l’Europe devrait faire le pas vers notre pays ! Pour certains pays européens, comme la France, nous sommes déjà sur des partenariats très avancés. Dans d’autres pays, nous continuons à les visiter, à leur exposer l’offre Maroc, des partenariats ont été ainsi conclus, d’autres sont en développement. Nous avons élargi la présence de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements afin de provoquer ce déclic qui permettrait aux entreprises européennes de reconsidérer la place Maroc en tant que destination d’investissement compétitive et en tant que relais de croissance.
La balle est aujourd’hui dans le camp des Européens…

- F. N. H. : L’UE a octroyé un Statut avancé au Maroc en 2008 ; depuis,  où en sommes-nous, puisque l’UE n’a cessé de demander que le Maroc livre une feuille de route claire avec ses priorités et ses attentes de ce Statut ?
- A. A. : Dans le cadre du Statut avancé, il y a trois thématiques que nous avons déjà commencé à explorer dont le domaine des services financiers et celui des normes industrielles spécialement. Comme je l’avais dit, en fait, la philosophie du Statut avancé pour nous est que c’est une étape vers une convergence plus poussée. Cela signifie qu’à ce niveau, nous sommes en train de travailler sur des chantiers de convergence. Notamment sur le plan législatif, réglementaire et des normes.
Et il faut comprendre que ce sont des chantiers  très complexes dans le sens où la Communauté européenne est très en avance par rapport aux standards de la plupart des pays, et je crois que même les pays émergents ont du mal à s’aligner sur les standards européens. C’est un point qui nécessite d’ailleurs un débat sur la nécessité de certaines normes très élaborées. Cela dit, nous avons toujours exprimé notre désir et notre détermination à aller de l’avant.
Maintenant, il faudrait qu’il y ait, de l’autre côté, une compréhension, d’abord concernant les freins que nous avons, en plus d’un certain nombre de facteurs liés à notre développement et que nous sommes un pays face à 27. Mais, disons que sur le plan stratégique, la détermination est là. Le Statut avancé nous a déjà permis de commencer la négociation sur les services. D’ailleurs, nous avons bouclé le quatrième round des négociations.

- F. N. H. : Concernant ces négociations, où en sommes-nous ?
- A. A. : Il y a une convergence sur certaines thématiques, tandis que d’autres mériteraient davantage de travail. Comme je l’ai annoncé, nous allons, sous peu, démarrer les négociations pour un accord de libre-échange  global et approfondi entre le Maroc et l’UE qui sera plus poussé et englobera tous les aspects de coopération, notamment les normes, la propriété intellectuelle, le social, le développement social, le droit du travail …
Et le message  que j’ai tenu à faire passer est que l’autre côté, c’est-à-dire l’Europe, donne des signaux forts, notamment à travers les IDE. Le Maroc devra sentir que son engagement porte des fruits et sera rétribué à sa juste valeur !

                                                                                                        par I. Bouhrara financenews.press.ma

0 comments:

Enregistrer un commentaire

 
Copyright Toute l'actualité économique All Rights Reserved
Powered by Toute l'actualité économique
site created by Ebooks d'economie.