La zone euro donne son feu vert à un plan d'aide plus exigeant pour Chypre


La zone euro a avalisé vendredi les modalités du plan de sauvetage pour Chypre, qui va devoir faire des efforts beaucoup plus importants que prévu, alors que l'Europe ne veut pas aller au-delà d'une aide de 10 milliards d'euros.
Le commissaire européen Olli Rehn (g) et le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le 12 avril 2013 à Dublin
La zone euro a avalisé vendredi les modalités du plan de sauvetage pour Chypre, qui va devoir faire des efforts beaucoup plus importants que prévu, alors que l'Europe ne veut pas aller au-delà d'une aide de 10 milliards d'euros.
Au terme d'une réunion à Dublin, les ministres des Finances des 17 ont donné leur accord au plan d'aide chypriote, "qui est conforme aux paramètres et aux objectifs clés définis" fin mars, a affirmé leur chef de file, Jeroen Dijsselbloem, lors d'une conférence de presse.
Après ce feu vert politique, plusieurs Parlements nationaux doivent encore se prononcer, dont le Bundestag allemand, ce qui devrait être fait d'ici la fin du mois. Nicosie pourra ensuite recevoir un premier versement courant mai.
Alors que la situation économique du pays s'est dégradée en quelques semaines, l'île devra payer un tribut plus important que prévu en échange du prêt de 10 milliards d'euros promis par ses bailleurs de fonds (UE et FMI).
Chypre : le plan d'aide
Chypre, qui est représentée à Dublin par son nouveau ministre des Finances Haris Georgiades, devra au final trouver 13 milliards d'euros, soit six milliards de plus que prévu initialement.
L'essentiel de cette somme proviendra de la restructuration du secteur bancaire, qui comprend une ponction sur les créanciers, y compris les déposants au dessus de 100.000 euros. Cette mesure inédite rapportera 10,6 milliards d'euros au lieu des 5,8 milliards annoncés au départ. Elle a suscité la controverse car c'est la première fois que certains déposants sont mis à contribution dans le cadre d'un plan de sauvetage de la zone euro.
Les autorités chypriotes doivent mettre en oeuvre des privatisations pour au moins un milliard d'euros. Il est également prévu des augmentations d'impôts pour 600 millions d'euros et la vente de réserves d'or excédentaires pour 400 millions.
"Chypre va sans aucun doute connaître des temps difficiles", a reconnu M. Dijsselbloem.
Le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn a même évoqué un possible recul de 15% du PIB chypriote en 2013 et 2014. "Dans les circonstances, il y a des incertitudes sur les chiffres précis", a-t-il indiqué. Dans un document de travail, la troïka tablait sur une contraction d'environ 12,5%.
Le président de l'Eurogroupe et ministre néerlandais des Finances Jeroen Dijsselbloem
Face à ce sombre tableau, la Commission européenne a promis de soutenir Chypre, dont le président Nicos Anastasiades a demandé vendredi matin une "aide supplémentaire" de la part des Européens. Des propos qui ont crée "un énorme malentendu", selon une source européenne, certains observateurs pensant que le pays sollicitait un prêt plus élevé à ses créanciers.
Au final, il ne s'agit pas d'argent frais supplémentaire mais d'un soutien accru de la "task force" de la Commission à Chypre, pour mieux utiliser les fonds structurels, a précisé un diplomate chypriote à l'AFP.
Le montant du plan de sauvetage international (UE et FMI) à Chypre, décidé à 10 milliards d'euros, ne bougera pas d'un iota, ont assuré en coeur le gouvernement allemand et la Commission européenne. Neuf milliards devraient provenir du fonds de secours de la zone euro et un milliard du FMI.
Outre le dossier chypriote, les ministres des Finances de la zone euro ont décidé d'allonger de sept ans les prêts accordés au Portugal et l'Irlande, dans le cadre de leur programme d'aide respectif. Une décision qui devait être confirmée dans l'après-midi au niveau des 27.
Photo prise à Nicosie le 12 avril 2013, avec au premier plan un journal local.
C'est "une nouvelle étape vers un retour complet au financement par les marchés" pour ces deux pays sous programme d'aide, a estimé M. Rehn.
La décision a été prise malgré les incertitudes liées à la décision de la Cour constitutionnelle portugaise d'invalider plusieurs mesures d'austérité inscrites au budget 2013. Cela va priver le gouvernement d'économies et compromet son engagement de ramener le déficit public à 5,5% d'ici fin 2013.
Mais au final, la zone euro s'est dite "rassurée par les autorités portugaises" sur le fait que les ajustements budgétaires demandés seraient effectués. "Je m'attends à ce que les autorités, en consultation avec la troïka finalisent ces progrès dans les prochaines semaines", a affirmé M. Dijsselbloem.

lavieeco.com

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