Zone Mena : Chute libre des investissements directs étrangers


Le plus bas niveau des 7 dernières années.
La crise européenne et le printemps arabe, principales causes.
Le Maroc bénéficie d’une bonne diversification sectorielle.
L'observatoire Anima-Mipo vient de rendre public un rapport de 68 pages sur l’état des investissements directs étrangers (IDE) dans les pays du sud de la Méditerranée. Au total, ce sont 14 pays qui ont été analysés, dont le Maroc, l’Algérie, la Jordanie, la Turquie ou encore Israël et  la Palestine.  L’observatoire juge les investissements étrangers décevants dans la région à l’exception de la Turquie, d’Israël et du Liban. Selon la même source, les pays de la Méditerranée (MED) attirent relativement peu d’investissements. Après la progression remarquable de 2005-2006, les investisseurs étrangers ont délaissé le terrain, empêchés par la crise financière et économique et découragés par le «printemps arabe».
Depuis cette date, en effet, les projets d’IDE détectés se concentrent dans des secteurs relativement peu efficaces en termes de création d’emploi. Par ailleurs, en contribuant au phénomène de concentration de l’activité économique dans les zones côtières, les IDE aggravent la pression environnementale sur un littoral déjà surexploité, et laissent de côté des franges entières des populations des pays MED.
Outre la concentration géographique, l’observatoire relève que la crise souveraine en Europe a eu un impact sur les flux d’IDE,  notamment à travers la baisse des transferts de fonds des migrants, qui représentent de 5 à 25% du PIB des pays sud méditerranéens. La baisse est particulièrement significative en  Afrique du Nord. Ces  populations, souvent plus exposées au chômage, subissent la crise économique dans leurs pays d’expatriation. Les incertitudes du climat politique auront aggravé la situation en impactant négativement les revenus du tourisme. «Ce contexte rend l’équation délicate pour les nouveaux gouvernements, qui ne disposent pas des marges de manœuvre nécessaires pour répondre aux aspirations légitimes de justice économique et sociale manifestées par leurs populations durant cette année charnière. L’investissement privé, et notamment étranger, est un des leviers qui leur permettra d’agir, à condition de savoir convaincre les investisseurs de composer avec ces attentes», précise l’observatoire. Tout en soulignant que le point bas en terme de nombre de projets lancés semble avoir été atteint au troisième trimestre 2011 et un retour vers les niveaux de 2010 est anticipé pour fin 2012.
Des annonces d’IDE en baisse dans des secteurs plus productifs
D’après l’observatoire, le nombre d’annonces de projets d’IDE diminue de 22% dans les pays de la Méditerranée, avec  647 projets détectés  en 2011  contre 834 en 2010. La  diminution est encore plus marquée en terme de montants : 26,5 milliards d’euros contre 38,5 Mds en 2010, soit -31%.
Ces chiffres représentent le plus bas des 7 dernières années. Crise économique oblige, ces investissements moins importants ont été tournés vers des secteurs plus productifs. «Il semble en effet que la crise politique ait favorisé les investissements dans les secteurs productifs (industrie) et les secteurs d’avenir (médicament, logiciel) ou stratégiques (agroalimentaire), au détriment des secteurs traditionnellement leaders (banque, BTP, ciment) qui sont moins créateurs d’emplois», relève t-on dans le rapport.
Le Maroc bénéficie d’une bonne diversification sectorielle
La Maroc a attiré en 2011 un flux d’IDE de 1,8 Md d’euros selon le CNUCED, en hausse de 52% par rapport à 2010.  Mais, selon l’observatoire Amina-Mipo, le flux d’IDE atteint plutôt 1,08 Md d’euros, en baisse de 50% par rapport à 2010. Les  écarts s'expliquent  par l’utilisation de méthodologies distinctes. Anima-Mipo détecte des projets d'investissements  pour l’anné, année de l’annonce du projet par son  promoteur, lequel sera réalisé  cette même année ou les années suivantes. C'est une approche micro-économique «prévisionnelle».  La CNUCED recense  dans la balance des paiements de chaque économie nationale les entrées de capitaux étrangers consacrés à l’investissement direct. C'est une approche macro-économique «constatée».
Néanmoins, pour les deux institutions,  l’année 2011 voit la confirmation de la dynamique de diversification sectorielle avec un nombre record de projets dans le secteur des services aux entreprises (23), le secteur automobile (16) ou encore la grande distribution et l’agroalimentaire. Les annonces sont bien réparties dans le territoire. Casablanca ne capte que la moitié des IDE, à la différence de plusieurs capitales économiques africaines qui captent plus des trois quarts des IDE.
La France reste le premier investisseur étranger au Maroc avec 907 millions d’euros en 2011 (83% des IDE,) suivie du Koweit (163 millions d’euros), et des Emirats arabes unis (141 millions d’euros).

Par A. H.
Le printemps arabe aurait réorienté les stratégies des investisseurs
Selon une enquête menée par la banque mondiale et The Economist Unit en 2011 auprès de 316 décideurs étrangers dans la région MENA, un quart des investisseurs déclaraient avoir mis leurs projets en attente, 18% les avaient reconsidérés, 11% annulés et 6%  s’étaient même retirés d’investissements engagés. Un tiers d’entre eux seulement n’avaient pas changé leurs plans.
                                                                                     
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