A l’occasion de la très récente cession de 10 % du capital de
la BCP détenus par l’Etat aux Banques Populaires Régionales, et pour
répondre à la question de savoir si aujourd’hui la BCP est totalement
privatisée, on a pu constater que les mouvements sur le capital de cette
banque se sont multipliés et enchaînés depuis son introduction en
bourse en juillet 2004.
En effet, lors de cette opération, l’Etat avait cédé 20 % du capital de la BCP pour un montant de 800,77 millions de dirhams. Déjà à ce moment, le retrait de l’Etat était important et d’ailleurs la banque a pris depuis un nouvel envol qui s’est traduit par différentes restructurations internes et diversifications d’activités.
Puis, en septembre 2008, la BCP, pour preuve de sa modernisation, a lancé une opération d’augmentation de capital réservée à ses salariés de 4,6 % du capital pour un montant non négligeable de 536,45 millions de dirhams.
En janvier suivant, c’est-à-dire en 2009, la valeur nominale de l’action BCP a été divisée par 10 pour favoriser sa liquidité et multiplier d’autant la quantité d’actions en circulation.
Cette opération n’a été, bien sûr, sans aucun impact sur le capital. Puis, est intervenue en février 2009 l’augmentation de capital de la BCP réservée à l’OCP, de 6,62 % du capital, pour un montant d’un milliard de dirhams, portant ce dernier à 661 millions de dirhams, la différence représentant la prime d’émission.
Et c’est le 20 mai 2011 qu’est intervenue la seconde cession de l’Etat. Il a cédé de nouveau de 20 % de sa participation dans le capital de la BCP, cette fois-ci aux Banques Populaires Régionales elles-mêmes actionnaires de la BCP, confortant ainsi leurs participations dans cette dernière.
L’opération a porté sur 5 339,4 millions de dirhams soit 5,34 milliards de dirhams encaissés par le Trésor pour alléger ses difficultés de trésorerie.
Ont suivi deux autres opérations d’augmentation de capital en septembre 2011, l’une réservée à des institutionnels, pour un montant de 3,14 milliards de dirhams et l’autre réservée au personnel, de 1,33 milliard de dirhams, qui ont porté le capital de 664 à
781 millions de dirhams.
Et le capital de la BCP a continué d’augmenter avec une opération d’incorporation de réserves intervenue en novembre de la même année, laquelle a porté le capital de la banque à 1 562,6 millions de dirhams ou 1,56 milliard de dirhams.
En 2012, le Groupe des Banques Populaires a continué ses opérations de cette nature en réalisant deux autres augmentations : La première, le 30 mai 2012, réservée à la BPCE Maroc qui a porté le capital de la BCP à 1,64 milliard de dirhams et la toute récente, réservée à la SFI, qui l’a réévalué à 1, 73 milliard de dirhams.
Sans parler du contenu qualitatif que le Groupe des Banques Populaires gagne à travers ces différentes opérations d’ouverture de son capital avec l’OCP, d’autres institutionnels, le groupe BPCE ou encore aujourd’hui la SFI, on peut au moins attester du capital très confortable que détient la banque. Dans une conjoncture de resserrement des liquidités, une telle qualité à son importance et quand l’on sait que l’une des principales recommandations de Bâle III porte sur la re capitalisation des banques, on peut conclure que la BCP n’en a pas besoin.
D’ailleurs, il est connu sur la place casablancaise que la BCP ne recourt pas aux avances de la Banque centrale ou si peu.
Ainsi, on pourrait faire le lien entre cette donne et la récente cession par l’Etat de 10 % de sa participation au capital de la BCP aux BPR. Bien évidemment, le Groupe BP dispose de trésorerie et ne risque pas d’être pénalisé par les 3 milliards de dirhams qu’il aura à verser à l’Etat. Le groupe BP dit-on, car les BPR ont obligation de remonter leur trésorerie à la BCP qui les gère au point de ne leur en retourner qu’en fonction de leurs besoins.
Cette dernière opération, qui succède donc à celle de la SFI, consiste en une troisième cession par l’Etat de
10 % de sa participation. Au total, l’Etat a ainsi cédé à ce jour 30 % du capital de la BCP aux BPR et il ne serait plus détenteur que de quelque 6 %, soit une position bien minoritaire.
Ce simple constat prouve que la BCP est bien privatisée.
La nouvelle structure de son capital montre que les BPR détiendront désormais 44,76 % et qu’avec les
6,34 % du Trésor totaliseront les 51% exigés par la loi de création de la Banque Populaire. En effet, le texte fondateur de la Banque Populaire contient une exigence, celle que la participation commune de l’Etat et des Banques Populaires Régionales ne doit pas se situer en deçà de 51 % du capital, mais aussi qu’aucune société ne pourra disposer de plus de 15 % de ce capital et aucune personne physique plus de 5 %.
Est-ce que cette règle signifie que ces deux actionnaires représentent le secteur public ?
Dans ce cas, la BP n’est pas encore privatisée puisque le ratio de départ est respecté. Mais si les BPR sont des actionnaires particuliers du fait qu’elles-mêmes sont le fruit d’associés clients, elles ne dépendent en rien de l’Etat. Ce sont donc ces Banques Populaires Régionales avec les institutionnels privés marocains ( CIMR 5,01 %, BPCE 5 %, RMA 4,06 %, Wafa assurance 2,03 %, MAMDA 0,95 %, MCMA 0,95 %, CNIA 0,21 %) détenant, sans l’OCP et le RCAR apparentés à l’Etat, 18,21 % du capital de la BCP qui constituent la vraie majorité du capital de la BCP soit 62,98 %.
On conclura donc que la privatisation de la Banque Populaire est bien effective…
Quant au Trésor, pas question pour lui d’avoir des états d’âme et de s’interroger sur la privatisation de la BCP quand, en sa situation difficile actuelle, il engrange 3,3 milliards de dirhams.
Ce montant comble effectivement un besoin de financement de l’Etat de fin d’année, alors que qu’il a bénéficié d’une très bonne valorisation de l’action BCP à 201 dirhams.
Afifa Dassouli
En effet, lors de cette opération, l’Etat avait cédé 20 % du capital de la BCP pour un montant de 800,77 millions de dirhams. Déjà à ce moment, le retrait de l’Etat était important et d’ailleurs la banque a pris depuis un nouvel envol qui s’est traduit par différentes restructurations internes et diversifications d’activités.
Puis, en septembre 2008, la BCP, pour preuve de sa modernisation, a lancé une opération d’augmentation de capital réservée à ses salariés de 4,6 % du capital pour un montant non négligeable de 536,45 millions de dirhams.
En janvier suivant, c’est-à-dire en 2009, la valeur nominale de l’action BCP a été divisée par 10 pour favoriser sa liquidité et multiplier d’autant la quantité d’actions en circulation.
Cette opération n’a été, bien sûr, sans aucun impact sur le capital. Puis, est intervenue en février 2009 l’augmentation de capital de la BCP réservée à l’OCP, de 6,62 % du capital, pour un montant d’un milliard de dirhams, portant ce dernier à 661 millions de dirhams, la différence représentant la prime d’émission.
Et c’est le 20 mai 2011 qu’est intervenue la seconde cession de l’Etat. Il a cédé de nouveau de 20 % de sa participation dans le capital de la BCP, cette fois-ci aux Banques Populaires Régionales elles-mêmes actionnaires de la BCP, confortant ainsi leurs participations dans cette dernière.
L’opération a porté sur 5 339,4 millions de dirhams soit 5,34 milliards de dirhams encaissés par le Trésor pour alléger ses difficultés de trésorerie.
Ont suivi deux autres opérations d’augmentation de capital en septembre 2011, l’une réservée à des institutionnels, pour un montant de 3,14 milliards de dirhams et l’autre réservée au personnel, de 1,33 milliard de dirhams, qui ont porté le capital de 664 à
781 millions de dirhams.
Et le capital de la BCP a continué d’augmenter avec une opération d’incorporation de réserves intervenue en novembre de la même année, laquelle a porté le capital de la banque à 1 562,6 millions de dirhams ou 1,56 milliard de dirhams.
En 2012, le Groupe des Banques Populaires a continué ses opérations de cette nature en réalisant deux autres augmentations : La première, le 30 mai 2012, réservée à la BPCE Maroc qui a porté le capital de la BCP à 1,64 milliard de dirhams et la toute récente, réservée à la SFI, qui l’a réévalué à 1, 73 milliard de dirhams.
Sans parler du contenu qualitatif que le Groupe des Banques Populaires gagne à travers ces différentes opérations d’ouverture de son capital avec l’OCP, d’autres institutionnels, le groupe BPCE ou encore aujourd’hui la SFI, on peut au moins attester du capital très confortable que détient la banque. Dans une conjoncture de resserrement des liquidités, une telle qualité à son importance et quand l’on sait que l’une des principales recommandations de Bâle III porte sur la re capitalisation des banques, on peut conclure que la BCP n’en a pas besoin.
D’ailleurs, il est connu sur la place casablancaise que la BCP ne recourt pas aux avances de la Banque centrale ou si peu.
Ainsi, on pourrait faire le lien entre cette donne et la récente cession par l’Etat de 10 % de sa participation au capital de la BCP aux BPR. Bien évidemment, le Groupe BP dispose de trésorerie et ne risque pas d’être pénalisé par les 3 milliards de dirhams qu’il aura à verser à l’Etat. Le groupe BP dit-on, car les BPR ont obligation de remonter leur trésorerie à la BCP qui les gère au point de ne leur en retourner qu’en fonction de leurs besoins.
Cette dernière opération, qui succède donc à celle de la SFI, consiste en une troisième cession par l’Etat de
10 % de sa participation. Au total, l’Etat a ainsi cédé à ce jour 30 % du capital de la BCP aux BPR et il ne serait plus détenteur que de quelque 6 %, soit une position bien minoritaire.
Ce simple constat prouve que la BCP est bien privatisée.
La nouvelle structure de son capital montre que les BPR détiendront désormais 44,76 % et qu’avec les
6,34 % du Trésor totaliseront les 51% exigés par la loi de création de la Banque Populaire. En effet, le texte fondateur de la Banque Populaire contient une exigence, celle que la participation commune de l’Etat et des Banques Populaires Régionales ne doit pas se situer en deçà de 51 % du capital, mais aussi qu’aucune société ne pourra disposer de plus de 15 % de ce capital et aucune personne physique plus de 5 %.
Est-ce que cette règle signifie que ces deux actionnaires représentent le secteur public ?
Dans ce cas, la BP n’est pas encore privatisée puisque le ratio de départ est respecté. Mais si les BPR sont des actionnaires particuliers du fait qu’elles-mêmes sont le fruit d’associés clients, elles ne dépendent en rien de l’Etat. Ce sont donc ces Banques Populaires Régionales avec les institutionnels privés marocains ( CIMR 5,01 %, BPCE 5 %, RMA 4,06 %, Wafa assurance 2,03 %, MAMDA 0,95 %, MCMA 0,95 %, CNIA 0,21 %) détenant, sans l’OCP et le RCAR apparentés à l’Etat, 18,21 % du capital de la BCP qui constituent la vraie majorité du capital de la BCP soit 62,98 %.
On conclura donc que la privatisation de la Banque Populaire est bien effective…
Quant au Trésor, pas question pour lui d’avoir des états d’âme et de s’interroger sur la privatisation de la BCP quand, en sa situation difficile actuelle, il engrange 3,3 milliards de dirhams.
Ce montant comble effectivement un besoin de financement de l’Etat de fin d’année, alors que qu’il a bénéficié d’une très bonne valorisation de l’action BCP à 201 dirhams.
Afifa Dassouli