Chauffe-eau solaires : les distributeurs vivotent

Les ventes continuent de progresser mais restent faibles au regard du potentiel du marché. A ce jour, 400 000 m2 de capteurs pour chauffe-eau solaires sont installés au Maroc. Le ministère de l’habitat travaille sur une étude relative à l’intégration des chauffe-eau solaires dans le bâtiment collectif.

Chauffe-eau solaires

Discret, le secteur des chauffe-eau solaires ne fait que très rarement parler de lui, en mal comme en bien. Et pour cause : les ventes sont loin de toucher le plafond. «Le niveau des ventes est constant mais bas», résume Ahmed Squalli, président de l’Association marocaine des industries solaires et éoliennes (AMISOLE).

Selon lui, il se vend environ 40 000m2 de capteurs de chauffe-eau solaires par an. Aujourd’hui, près de 400 000m2  auraient ainsi été installés au Maroc. Les prix sont également relativement stables. Chez Bricoma, qui propose des chauffe-eau solaires depuis son ouverture, ils oscillent entre 10 500 DH et 12 500 DH pour un ballon équipé d’un seul capteur, et font l’objet de promotions comme toute autre marchandise.

Avec l’ensoleillement dont bénéficie le Maroc, un tel coût peut être amorti dès la deuxième année. «Le problème de cette activité est la taille du marché. Elle a besoin d’incitations, à l’image de ce qui se passe en Turquie, en Israël ou à Chypre», poursuit M. Squalli. Dans certaines régions du monde, l’installation de chauffe-eau solaires est même obligatoire, comme dansles territoires français d’Outre-Mer.

Le programme Shemsi de l’ADEREE toujours en attente

L’incitation, le Maroc aussi y pense. En pleine réflexion sur la réforme de la compensation, le pays réfléchit sérieusement aux chauffe-eau solaires comme alternative au gaz subventionné. Le ministère de l’habitat a déjà imposé aux promoteurs privés d’installer des chauffe-eau solaires dans le cadre du dispositif du logement pour la classe moyenne.

Ce même ministère planche également sur «une étude relative à l’intégration des chauffe-eau solaires dans le bâtiment collectif». Pour ce cas de figure, le défi est plus grand encore. C’est pour cela que cette étude, dcommencée il y a 3 mois par un cabinet spécialisé, «vise particulièrement à trouver des solutions techniques, financières et de gestion collective» pour faciliter cette intégration. Les résultats seront livrés d’ici à la fin de l’année.

Les initiatives du ministère de l’énergie, des mines, de l’environnement et de l’eau sont un peu plus anciennes. Cependant, son programme Shemsi porté par l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE) et ficelé depuis 2 ans n’a toujours pas été mis en œuvre.

L’accord avait pourtant bel et bien été signé avec l’ancien ministre de tutelle, Fouad Douiri. A travers une enveloppe de 100 MDH de subventions à l’achat, ce programme vise à atteindre une surface de 1,7 million de m2  installés d’ici 2020. Le ministère concerné n’a pas donné suite à nos différentes requêtes. Il est vrai que d’un ministre à l’autre, les priorités changent.

La demande est principalement exprimée par les propriétaires de villas

En attendant, le secteur vivote. Chez Bricoma toujours, on se félicite néanmoins d’avoir gagné des parts de marché. «Sur ces quatre dernières années, nos volumes de ventes pour ce type de produit doublent chaque année. Grâce aux services que nous proposons à nos clients, nous grignotons des parts de marché aux installateurs non sérieux», confie Youssef Benjelloun, directeur marketing de la chaîne marocaine de magasins de bricolage.

Après avoir essuyé quelques mauvaises expériences avec des fournisseurs peu scrupuleux, Bricoma a fait le choix de ne proposer, depuis quatre ans, que 2 marques, française et allemande. Sur le terrain, ce sont les ballons de 200 litres à 1 capteur et 300 litres à 2 capteurs qui se vendent le mieux. «En général, ce sont les propriétaires de villas qui s’équipent le plus chez nous.

Même pour l’équipement d’anciennes villas, ça commence à rentrer dans les mœurs», poursuit M. Benjelloun. Sans surprise, les régions de Marrakech, d’Agadir et de Fès en sont les plus friandes. Avec une durée de vie minimale de 15 ans, une facture d’électricité nulle, un entretien simple, l’absence de danger, le chauffe-eau solaire bat le gaz et le chauffe-eau électrique à plates coutures. Cela tout le monde l’aura compris… lorsque le gaz ne sera plus subventionné.

Anne-Sophie Martin. La Vie éco
www.lavieeco.com

2014-05-20

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