France Télévisions défend sa politique numérique

La réponse ne s'est pas fait attendre. Accusé, dans une lettre ouverte du syndicat CFDT-médias parue lundi, de mener une «politique du digital à outrance», Rémy Pflimlin, le président de France Télévisions, a vivement réagi ce mardi. «L'anachronisme de votre vision opposant anciens et modernes, ne reconnaissant pas que le numérique fait désormais partie des programmes, niant donc simplement ce que devient le média télévision, est suicidaire», décoche-t-il aux syndicats.
Le groupe audiovisuel public l'a rappelé lors d'un récent conseil d'administration: les développements numériques se poursuivront à un rythme élevé en 2014. Cette année, les crédits alloués à cette activité devraient être portés à 78 millions d'euros.
Ces quatre dernières années, le groupe audiovisuel public a dépensé 240 millions d'euros en faveur du numérique, selon la CFDT-médias. C'est autant d'argent en moins pour les programmes, déplore l'organisation syndicale. «Si créer la télévision de demain est primordial, cela ne peut se faire en négligeant la télévision d'aujourd'hui et pire en la détruisant», estime-t-elle. Pour étayer son propos, la CFDT-médias affirme que France Télévisions a perdu un point d'audience entre 2013 et 2014 et que les recettes publicitaires sont au plus bas. «Je n'avais pas cru voir dans les audiences de nos deux grandes chaînes, en croissance à fin avril, le signe que nous abandonnions les téléspectateurs ou que ceux-ci se détournaient de nos offres, notamment en matière de création française. Je vous propose d'en parler à vos homologues des chaînes privées qui voient toutes leurs chaînes historiques reculer, bien que l'audience soit leur seul objectif et qu'ils n'aient pas, contrairement à nous, des missions et des obligations ainsi que l'enjeu d'harmoniser deux grandes chaînes», se défend à son tour Rémy Pflimlin.
Le président de France Télévisions, que l'on dit affaibli par le départ de deux de ses lieutenants, veut montrer qu'il est toujours aux commandes. Jeudi dernier, son secrétaire général, Martin Ajdari, a été nommé directeur de cabinet d'Aurélie Filippetti. Et Thierry Langlois, le directeur des antennes et des programmes de France 3, a démissionné il y a quelques jours. Rémy Pflimlin l'a redit récemment au Figaro: «Mon mandat actuel ne s'achève qu'en août 2015 et France Télévisions pourra compter sur un président et des équipes déterminés à agir jusqu'au dernier jour.»
Consultez la lettre de Rémy Pflimlin

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