Les établissements publics s’endettent davantage à l’étranger

Les dettes contactées par les entreprises et les établissements publics ont fait progresser l’encours de la dette extérieure publique à 191,6 milliards DH à fin juin dernier, contre 189,11 milliards à fin 2011, soit une hausse de 2,5 milliards de DH, selon le ministère des Finances.

Les établissements et entreprises publics (EEP) s’endettent davantage à l’étranger, ce qui fait progresser la dette extérieure publique marocaine. En effet, ce sont surtout les dettes contactées par ces établissements qui ont fait progresser l’encours de la dette extérieure publique qui a atteint 191,6 milliards de DH à fin juin dernier, contre 189,11 milliards de DH à fin 2011, soit une hausse de 2,5 milliards de DH, d’après les dernières statistiques publiées par la Direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE). La structure de cette dette par créanciers fait ressortir la domination des institutions internationales qui ont assuré plus de la moitié (50,7%) de l’encours de la dette extérieure publique à fin juin, suivies par les créanciers bilatéraux avec un peu plus de 39%, le marché financier international et les banques commerciales (10,2%).
Les statistiques relèvent également que le Trésor détient 51,8% du total de la dette extérieure publique, suivi par les établissements publics (47,4%) et le secteur bancaire (0,6%), d’après le Bulletin statistique de la dette extérieure publique pour le mois de juin 2012. La répartition par devises montre que 71,6% de l’encours de la dette extérieure publique à fin juin sont libellés en euro.
Arrivent ensuite le dollar (8%) puis le yen japonais (6,9%). Pour le taux d’intérêt, la dette est contractée en grande partie (78%) en taux d’intérêt fixe, alors que la dette à taux d’intérêt flottant représente 21,6%.

Un fardeau pour le Budget

La partie de la dette destinée au Trésor n’a donc enregistré qu’une légère hausse, passant de 98,80 milliards de DH au 1er trimestre 2012 à 99,31 milliards de DH au 2e trimestre de la même année. Avec cette évolution, l’endettement public constitue un lourd fardeau pour le Budget de l’État. Ainsi, d’après la dernière note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières, les charges en intérêts de la dette du Trésor se sont accrues de 11,6% au cours des huit premiers mois de cette année, sous l’effet de la hausse de celles de la dette intérieure de 10,6% et de celles de la dette extérieure de 17,4%.
Pour la Direction du Trésor et des Finances extérieures, cette charge a plutôt baissé au cours des six premiers de l’année en cours. En effet, précise-t-on, les charges de la dette extérieure publique ont atteint environ 4,90 milliards de DH à fin juin dernier contre plus de 17,53 milliards de DH à fin 2011, en baisse de 72,06%. Cette régression provient de la baisse des charges en principal à 3,30 milliards de DH à fin juin dernier, et des charges en intérêts à 1,59 milliard de DH à fin juin 2012.
À ce rythme, le total des charges de la dette devrait atteindre 19,83 milliards de DH en 2013 puis 19,35 milliards de DH en 2014, d’après la DTFE. À court terme, les charges devraient s’établir à 4,76 milliards de DH au 3e trimestre 2012 et à 6,29 milliards de DH au 4e trimestre.
Il faut souligner que le Royaume a réussi à réduire de manière significative le ratio de la dette et à améliorer son profil. En effet, le taux d’endettement global du Trésor est passé de 63,8% en 2002 à moins de 47% en 2009, soit une baisse de près de 17 points de PIB en sept ans. Cette diminution provient non seulement de l’amélioration de la gestion de la dette intérieure, mais aussi de la poursuite de la gestion active de la dette extérieure à travers le remboursement par anticipation par le Trésor de dettes onéreuses, la conversion de dettes en investissements et la maîtrise des risques de taux d’intérêt et de change.

Baisse du poids des intérêts de la dette

La structure du budget continue à se caractériser par la baisse du poids des intérêts de la dette qui ont perdu près de 9,8 points dans la structure du budget au cours de la dernière décennie. En proportion du PIB, les intérêts de la dette ont représenté 2,4% suite à une baisse de 5% des intérêts de la dette intérieure, tandis que les charges des intérêts de la dette extérieure ont augmenté de 0,7%. La hausse des intérêts de la dette extérieure, à partir de 2006, est due à la nouvelle stratégie du Trésor visant à augmenter à 25% la part de la dette extérieure dans le portefeuille globale de la dette du Tréso.

    Lahcen Oudoud, LE MATIN
 
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